En 2014, à la veille d’élections, le président du PS Paul Magnette avait lancé une attaque contre les bailleurs en général les assimilant tous à des multipropriétaires et demandant qu’ils soient davantage taxés et notamment sur les loyers réels.
Pour lui, l’essentiel des bailleurs, chacun individuellement, possède une multitude de biens donnés en location. Il fixait le chiffre à 100 !
Quelques jours plus tard, Laurette Onkelinx recadrait les choses et elle avait raison avant l’heure.
Le Syndicat National des Propriétaires et des Copropriétaires a toujours soutenu que le marché locatif privé reposait sur un nombre important de petits propriétaires ce qui a permis pendant des décennies et encore aujourd’hui d’avoir en Belgique des loyers raisonnables. Sa thèse a toujours été que plus l’offre serait importante mieux cela jouerait sur les loyers mais aussi sur la qualité des logements.
Mais nonobstant cela, la mise en cause des multipropriétaires a fait couler beaucoup d’encre et au-delà de taxation accrue, d’aucuns y ont vu la possibilité de prendre une multitude de mesures complémentaires notamment dans les relations locatives visant à réduire encore plus les droits des bailleurs. Il faut réduire si pas éradiquer la rente immobilière.
Les mesures envisagées au niveau de la Région de Bruxelles-Capitale à l’initiative de la Secrétaire d’Etat Nawal Ben Hamou sont suffisamment explicites : commission paritaire locative, encadrement des loyers, droit de préférence pour les locataires en cas de vente des biens donnés en location, allongement des procédures judiciaires, etc.
De récentes études viennent de tordre le coup à l’existence des multipropriétaires et plus précisément celle de l’Institut wallon de l’évaluation et de la prospective et de la statistique qui vient de sortir (IWEPS).
La fin d’un mythe !
La Belgique, selon le Census 2011, comptait 5.317.917 logements dont, pour nous en tenir au marché locatif privé, 1.090.370 loués par un particulier et 156.919 par une société privée soit au total 23,45%.
De l’examen des données existantes, il ressort que le marché locatif privé repose sur un nombre conséquent et majoritaire de petits propriétaires pour qui l’investissement immobilier et les revenus en découlant constituent un complément à leur patrimoine et à leurs revenus notamment au moment venu de la pension. Ne pensons qu’aux indépendants.
Or, d’aucuns cherchent à trouver de nouvelles recettes fiscales avec la taxation des loyers réels, etc. Un très mauvais calcul.
Les personnes propriétaires de plus de 50 biens donnés en location ne représentent que 1 % des biens concernés à Bruxelles et en Flandre et 0 % en Wallonie. Ceux qui en ont entre 11 et 50, 11% à Bruxelles, 8 et 7% en Flandre et en Wallonie !
En sens inverse, ceux qui n’ont qu’un bien en location représentent 32% à Bruxelles et 43% en Flandre et en Wallonie. Ceux qui en ont deux 17% à Bruxelles, 18 et 19% en Flandre et en Wallonie.
Entre 1 et 10 biens donnés en location, cela représente respectivement 88% à Bruxelles, 91% en Flandre et 93% en Wallonie.
Est-ce péjoratif, répréhensible ou encore punissable d’avoir entre 1 et 10 biens donnés en location ? Nous l’avons déjà dit, plus l’offre sera importante et mieux cela jouera sur les prix et la qualité.
Mais manifestement d’aucuns ou d’aucunes ne l’ont pas encore compris.