Location et toxicomanie

Le CRI n°481 - Février 2024
Location et toxicomanie

Au cours de ces derniers mois, le SNPC a été interpellé par plusieurs de ses membres victimes de locataires toxicomanes.

Le sujet est délicat à aborder mais doit l’être pour mettre en garde les bailleurs ou à tout le moins interpeller les CPAS ou encore les administrateurs de biens qui assistent ces personnes, voire les autorités qui devraient prendre des mesures utiles pour un véritable encadrement de ce type de locataires et leur permettre, demain, de trouver encore des logements.

D’aucuns se plaignent des difficultés d’accès à des logements mais nous devons bien constater qu’en l’état nombre de bailleurs se montrent encore ouverts et pas trop regardants.

De par le fait que les CPAS assistent ces personnes (attention ce n’est pas pour cela qu’ils sont cosignataires du bail et tenus aux obligations de ce dernier) ou de par le fait que le bail va être signé par l’administrateur de biens, des bailleurs acceptent. Ils se sentent en confiance.

Là où le bât blesse c’est que manifestement au-delà de prendre le bien en location et de payer les loyers (et encore), il n’y a aucun accompagnement ou contrôle de la manière dont les locataires concernés occupent le bien.

Le désenchantement peut alors être grand car d’une part les lieux ne sont pas entretenus et deviennent vite de véritables dépotoirs mais en outre, ce type de locataires a tendance à inviter des amis et les amis des amis.

Certes, tout un chacun peut avoir des invités mais quand les invités s’installent carrément dans les lieux d’un logement loué à une personne, cela devient une colocation et n’est pas du tout conforme en regard des règles de salubrité.

Il arrive même que les amis des amis, véritables squatters, mettent dehors le locataire initial…ou encore en quittant l’appartement occupé squattent les caves de l’immeuble.

Et cerise sur le gâteau, le logement peut devenir la plaque tournante d’un véritable trafic de stupéfiants !

Cela ne va pas sans susciter également de sérieux problèmes de voisinage lorsque l’immeuble dans lequel se trouve le bien donné en location comportent d’autres logements.

Les autres occupants sont victimes de vols sans compter le nombre de fois où la porte d’entrée de l’immeuble est fracturée. Faute de clé en suffisance, il faut bien entrer d’une manière ou d’une autre pour gagner l’appartement de l’ami qui vous a invité.

Que faire ?

Tout d’abord recommander aux bailleurs une très grande prudence dans le choix de leurs locataires. Le fait que le CPAS ou un administrateur de biens soit derrière n’est pas gage d’une location sans risque.

Sans doute faut-il que les bailleurs demandent des garanties complémentaires. Nous savons que la caution locative est limitée à deux mois de loyers mais rien n’empêche de demander à l’administrateur de biens de souscrire une police d’assurance pour couvrir ce type de risques (nettoyage et remise en état des lieux).

Ensuite, du côté des CPAS et des administrateurs de biens, s’ils ne veulent pas se retrouver devant de graves difficultés pour loger leurs protégés, il est indispensable que d’une part ils prévoient un encadrement utile et un suivi de l’entretien des logements pris en location et d’autre part qu’ils puissent proposer aux bailleurs des garanties utiles au-delà de la caution locative pour couvrir de tels risques.

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