Voter c’est choisir qui soutenir

Le CRI n°487 - Octobre 2024
Voter c’est choisir qui soutenir

Notre mouvement est apolitique et n’est lié à aucun parti politique ce qui garantit notre indépendance et notre liberté de ton. Ce 13 octobre 2024, vous serez amenés à voter pour choisir vos représentants sur les listes communales et provinciales, l’occasion pour nous d’en rappeler les enjeux pour les propriétaires.  

Il est évident que chaque liste, chaque projet politique et chaque commune sont différents. Impossible de les analyser tous. Par contre, ce qui est universel pour tous les citoyens qui sont appelés aux urnes ce 13 octobre, se sont évidemment les taxes.

Si l’examen des programmes est important, celui des moyens de financement l’est tout autant. En effet, les recettes des communes sont constituées majoritairement (46 % en 2023, Source BELFIUS) des centimes additionnels c’est-à-dire de taxes additionnelles au montant déjà prélevé par les Régions.

Concrètement, les communes et provinces financent leurs actions en adoptant le coefficient des taxes complémentaires aux taxes régionales applicables à chaque citoyen. Cette majoration communale peut être faible ou forte selon le choix politique posé et la contribution demandée aux contribuables.

La taxe régionale par excellence qui concerne les propriétaires est bien évidemment le précompte immobilier. Or, depuis plusieurs années, nous avons constaté une explosion du montant du précompte immobilier et de ses additionnels communaux.

Pour rappel, le précompte immobilier est calculé sur base du revenu cadastral, majoré d’un coefficient d’indexation et augmenté ensuite des additionnels communaux (le revenu cadastral de l’immeuble est indexé, sert de base à l’établissement de l’impôt, lequel est ensuite majoré du coefficient pour l’impôt communal). Or, le coefficient d’indexation a fortement évolué compte tenu de l’inflation : 9,8 % entre 2022 et 2023, 4,1 % entre 2023 et 2024 et 3,16% entre 2024 et 2025.

L’indexation de la base de calcul de la taxe a donc été de 17 % sur 3 exercices, ce qui est énorme. Si outre cette augmentation, les communes majorent leurs additionnels communaux, c’est la double peine pour les propriétaires. Le taux additionnel moyen au précompte immobilier dans les 262 communes wallonnes a augmenté de 2.059,87 en 1990 à 2.584,39 en 2024 soit une augmentation moyenne de l’ordre de 25 %.

Beaucoup de communes ont déjà fait choix d’augmenter le coefficient de leurs taxes additionnelles sur les derniers exercices fiscaux.

Certaines autres nouvelles majorités pourraient également se laisser séduire compte tenu des finances communales réputées comme très souvent exsangues après ces années de crises.

L’électeur veillera donc à être particulièrement prudent au moment d’émettre son vote pour éviter de soutenir une liste qui voit les propriétaires comme des vaches à lait pour financer les politiques communales et provinciales et qui a ou envisage de majorer les additionnels communaux sur le précompte immobilier.

Cela est d’autant plus tragique que si les propriétaires prennent largement leur part dans le financement des politiques communales, ils ne sont pas toujours soutenus lorsqu’ils sont contraints de faire appel aux services communaux. En effet, nous recevons de plus en plus de témoignages selon lesquels le service de base au citoyen peine à être maintenu pour diverses raisons, notamment budgétaire. De plus en plus de communes ne reçoivent plus les citoyens que sur rendez-vous voire plus du tout.

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Que dire également des très grandes difficultés pour pouvoir mettre en œuvre une expulsion domiciliaire d’un locataire indélicat, condamné à quitter les lieux par un Juge, qui refuse d’obtempérer et pour lequel les services de police (communaux) doivent intervenir ? Nous apprenons qu’au niveau de plusieurs communes de la Région de Bruxelles-Capitale, il n’est déjà plus possible de programmer une expulsion avant la trêve hivernale (1er novembre) faute de moyens humains. Ces propriétaires contraints de faire appel aux services de police devront se contenter d’attendre le printemps.

Ajoutons que pour plusieurs bailleurs dans ce cas de figure, ils ne seront pas dans les conditions pour pouvoir bénéficier du fond d’aide mis en place en contrepartie de la trêve hivernale. C’est en quelque sorte la triple peine pour le contribuable qui est taxé lourdement, contribue en grande partie aux recettes du budget communal mais ne peut finalement pas en bénéficier.

Voter c’est choisir. Choisir de soutenir ou non une majorité qui a une vision équilibrée de sa relation avec les propriétaires et qui se met également au service de l’intérêt communal.

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