Une étude sortie en janvier 2024 par le Conseil d’analyse économique (organe de conseil officiel rapportant au Premier Ministre français) démontre que l’écart en consommations réelles des logements de catégories différentes est six fois moindre que l’écart théorique repris dans les certificats PEB.
Ce Conseil réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement français et les rend publiques. Il ne s’agit donc pas d’informations émanant d’un lobby partisan ou d’un chercheur isolé.
Cette étude s’est basée sur les données bancaires anonymisées des clients d’une institution financière majeure française pour avoir une base de données de la consommation réelle de ces ménages et de les mettre en relation avec le logement que ces ménages occupent et donc de la catégorie PEB de ce dernier. Les chercheurs se sont basés sur les données de plus de 178.000 ménages, en faisant une étude pionnière en la matière.
Sur le tableau ci-dessous, on verra la consommation théorique moyenne par catégorie PEB. Pour les catégories A et B, on constate une consommation théorique moyenne de 83 kWh/m²/par an. Pour la catégorie G, il s’agit de 548 kWh/m²/an soit une consommation théorique moyenne supérieure de 560%.
Figure 1. Consommation d'énergie théorique primaire prédite par le DPE par m2 et par intervalle de superficie pour tous les logements
Lorsqu’on analyse la consommation réelle des 178.000 ménages, on constate que l’écart réel entre les catégories AB et la catégorie G est de 85%, donc six fois moindre que l’écart théorique annoncée à 560%.
Figure 2. Dépense d'énergie finale par m2 et par intervalle de superficie pour l'ensemble des logements à chaque classe du DPE global
En conclusion, on peut aisément constater que lorsqu’on compare les consommations réelles des ménages en matière d’énergie pour le logement, l’écart se réduit très fortement entre les différentes catégories PEB d’autant plus que la surface du logement s’agrandit. Le plus frappant concerne l’écart de consommation des logements ayant une superficie entre 80 et 100m² ou il sera seulement de 30% entre la catégorie AB et G.
Cela permet de réfléchir quant à l’opportunité d’entamer des travaux d’isolation lorsqu’on constate les réels écarts de consommation dans cette étude.