Ils sont souvent la source d'un match de ping-pong entre bailleurs et locataires.
Il est pourtant indispensable de sortir rapidement de cette logique de renvoi de responsabilité. Ils peuvent avoir des conséquences sur la santé des occupants et la dégradation du bâtiment lui-même. Il convient d'agir rapidement pour les identifier et mettre en œuvre les solutions.
Cloques, moisissures, salpêtre, mauvaises odeurs, murs perlants, champignons, sensation de froid, augmentation des factures de chauffage, etc., un problème d'humidité peut rapidement gâcher le quotidien dans un logement.
Bien comprendre les problèmes d'humidité
L'humidité ambiante s'exprime par un pourcentage : ce chiffre représente non pas le pourcentage d'eau dans l'air, mais le pourcentage d'humidité présente dans l'air par rapport au maximum que celui-ci pourrait absorber sans que des gouttelettes ne se forment par le phénomène de la condensation.
On estime l'air d'un logement sain à un taux d'humidité compris entre 40% et 55% pour une température ambiante moyenne de 20 °.
Au-delà de ce pourcentage, les symptômes d'une humidité trop élevée vont apparaître : salpêtre, mérule dans le bois, taches sombres ou auréoles sur les murs et les plafonds, odeur de renfermé, moisissures ou buée sur les vitres. Les joints se désagrègent ; la tapisserie, les revêtements et les enduits se décollent ; la peinture gonfle et forme des cloques en surface...
Lorsque vous constatez ces symptômes, il est impératif d'agir rapidement. Dans le cas contraire, votre logement va poursuivre sa lente dégradation et sera atteint dans ses parties structurelles.
Deux catégories de problèmes
L'humidité liée au bâtiment
Elle peut avoir plusieurs causes :
Les fuites des tuyaux et conduites d'écoulement : malheureusement, ce phénomène ne se constate généralement que plusieurs semaines, voire plusieurs mois après son commencement. Lorsque les taches d'humidité se forment, cela signifie que votre mur est déjà gorgé d'eau.
Des infiltrations d'eau de pluie : des joints d'étanchéité défectueux ou des tuiles déplacées peuvent laisser pénétrer l'eau de façon insidieuse. On ne s'en aperçoit que lorsque les dégâts sont bien visibles ! Le plâtre s'effrite, des taches s'étendent et le bâti se fragilise.
Les remontées capillaires. Si vous constatez des taches d'humidité au niveau du sol, il peut s'agir de remontées capillaires. L'eau, naturellement présente dans le sol, est absorbée par les fondations mal bâties et remonte dans les murs en causant des dommages importants mais heureusement réversibles.
La pression hydrostatique : il s'agit de la pression exercée par l'eau sur les bâtiments. Tel est le cas si de l'eau de pluie mal évacuée s'est accumulée contre eux ou s'il y a une nappe phréatique très proche. Là encore, l'eau finit par s'infiltrer. Dans ce cas, il peut être nécessaire de drainer le terrain.
Dans ces 4 cas de figures, il appartient au propriétaire de résoudre le problème.
De nombreux locataires trouvent en effet contradictoire d'aérer alors qu'ils souhaitent faire des économies d'énergie
L'humidité liée à l'usage
Elle est le résultat de la condensation et d'un défaut de ventilation
Ce type de phénomène, qui se présente très souvent, survient quand la ventilation est défectueuse ou lorsque le logement n'est pas convenablement aéré. Si vous constatez des taches d'humidité et des traces de moisissures dans les chambres, la cuisine et/ou la salle de bain, il s'agit très souvent de condensation.
En conséquence, cette vapeur d'eau se dépose sur les murs et forme des taches.
Quelques chiffres éloquents :
0,6 à 0,8 litres de vapeur : c'est ce que perd chaque jour une personne en vapeur d'eau à travers la peau et par le simple fait de respirer. Ce chiffre peut augmenter en cas de forte chaleur. Donc, un ménage composé de deux parents et deux enfants produit en moyenne 2,8 litres de vapeur d'eau par jour.
20 litres : c'est la quantité de vapeur d'eau émise en moyenne par une famille de 4 personnes dans ses activités quotidiennes : douche, vaisselle, ménage. L'eau chaude coule souvent à flot et une partie s'évapore dans l'air ambiant.
Une aération quotidienne est donc essentielle, et parfois à plus forte raison dans les nouveaux bâtiments qui sont généralement très bien isolés !
Lorsque les problèmes d'humidité liés à l'usage apparaissent, il appartient au locataire d'adapter ses comportements et de ventiler davantage les lieux, si toutefois le bâtiment dispose de moyens de ventilation suffisants (par exemple un extracteur d'air, des grilles d'aération dans les châssis, ...)
L'éternel conflit propriétaires/locataires
C'est un grand classique dans les contentieux locatifs ! Le propriétaire assurera que le locataire ne ventile pas suffisamment et que les occupants ne ventilent pas correctement. Le locataire de son côté jurera qu'il aère tous les jours suffisamment et que le problème est structurel et vient du bâtiment.
Le propriétaire pourra déjà vérifier que les grilles d'aération n'ont pas été calfeutrées et que les piles ou l'alimentation des ventilateurs n'ont pas été retirées. De nombreux locataires trouvent en effet contradictoire d'aérer alors qu'ils souhaitent faire des économies d'énergie. Il est alors utile de leur expliquer qu'une aération de 10 minutes ne rafraîchira l'air que très provisoirement. En effet, l'enveloppe n'aura pas le temps de refroidir et la température intérieure sera rétablie très rapidement.
Des outils pour avancer
Il existe cependant des outils intéressants qui apportent des réponses et des solutions. Le SNPC a d'ailleurs choisi de vous les proposer dans sa boutique.
Un HUMIDIMETRE vous permettra de mesurer l'humidité mais surtout de déterminer si celle-ci est présente dans le matériau testé ou uniquement en surface. Cela a évidemment toute son importance puisqu'une humidité en surface démontrera à votre locataire que les murs sont sains et qu'il s'agit dès lors d'un problème de condensation lié à un défaut de ventilation. Si ce test n'aura pas de valeur légale, il donnera néanmoins une indication très précise aux parties et évitera très souvent un passage en justice de paix.
Un HYGROMETRE, placé au mur ou sur un meuble, permettra à l'occupant de connaître en permanence le taux d'humidité dans l'air ambiant. Il attirera ainsi l'attention de l'occupant sur la ventilation nécessaire, ceci dans l'intérêt conjoint du logement et de la santé de ses occupants !