Comme chaque année en période hivernale, le CO risque de faire son retour dans l’actualité et il est prudent de bien connaître celui que l’on appelle le « tueur silencieux » pour ne pas venir gonfler le nombre de ses victimes.
Le monoxyde de carbone (CO), est un gaz particulièrement sournois et dangereux car il est difficile à déceler. Il se diffuse rapidement dans l'air ambiant et est inhalé par les victimes sans même que celles-ci ne s’en rendent compte.
Le CO est le premier facteur de mort toxique accidentelle en Belgique. Il ne se voit pas, ne se sent pas, ne se manifeste sous aucune forme et pourtant il fait de nombreuses victimes.
En Belgique, le nombre de personnes hospitalisées chaque année dépasse le millier et on compte une trentaine de décès.
Le CO tue surtout en hiver et en automne
Le monoxyde de carbone frappe particulièrement en hiver en raison de l'augmentation de l'utilisation des appareils de chauffage. Lorsque les températures chutent, les foyers et les bâtiments sont souvent chauffés avec des appareils à combustion, tels que les chaudières, poêles à bois, cheminées et chauffages d'appoint.
Si ces équipements sont mal entretenus ou mal ventilés, ils peuvent produire du monoxyde de carbone, un gaz incolore et inodore, difficile à détecter.
Par ailleurs, en période hivernale, les maisons sont aussi moins ventilées pour conserver la chaleur, ce qui réduit la circulation d'air frais et empêche l’évacuation du CO. Ces conditions augmentent le risque d'intoxication car une accumulation de ce gaz toxique peut rapidement atteindre des niveaux dangereux sans que les occupants ne s'en aperçoivent.
Quelles précautions prendre ?
Pour prévenir les accidents liés au monoxyde de carbone (CO), plusieurs mesures de sécurité doivent être mises en place :
Entretenir régulièrement les appareils à combustion (chaudières, poêles, chauffe-eaux) par un professionnel qualifié pour garantir leur bon fonctionnement et une bonne ventilation ;
Installer des détecteurs de monoxyde de carbone dans les pièces à vivre, en particulier près des chambres, pour alerter rapidement en cas de présence du gaz ;
Éviter l'utilisation de chauffages d'appoint non ventilés (comme les appareils à gaz ou braseros) dans les espaces clos ;
Ne pas obstruer les bouches d'aération et assurer une bonne circulation de l’air pour permettre l’évacuation des gaz toxiques ;
Aérer régulièrement les pièces chauffées, même en hiver, afin de renouveler l'air.
Ces mesures réduisent considérablement le risque d'intoxication au CO.
Comment reconnaître les symptômes d'une intoxication ?
L'intoxication au monoxyde de carbone (CO) peut être difficile à détecter car ce gaz est incolore et inodore, mais certains symptômes doivent alerter. Les premiers signes incluent des maux de tête, des vertiges, une fatigue inhabituelle et des nausées, souvent confondus avec un état grippal. À mesure que l'exposition augmente, les symptômes peuvent s'aggraver, provoquant des douleurs thoraciques, des troubles de la vision, des difficultés à respirer et des pertes de connaissance. Chez plusieurs personnes exposées simultanément, ces signes peuvent apparaître de manière collective.
Si ces symptômes surviennent sans cause apparente, la première mesure consiste à aérer toutes les pièces en provoquant des courants d'air. Ouvrez portes et fenêtres. Tout le monde doit quitter les lieux. Il faut, si c'est possible, sortir des locaux et fermer le ou les appareil(s) de chauffage en fonctionnement.
Si une victime a perdu connaissance, il faut appeler les secours sans tarder.
Responsabilités en cas d'accident lié au monoxyde de carbone
En cas d'accident au monoxyde de carbone, la responsabilité peut incomber soit au propriétaire, soit au locataire, selon les circonstances.
Responsabilités du propriétaire
Le propriétaire a l’obligation de fournir un logement en bon état, conforme aux normes de sécurité, notamment en ce qui concerne les équipements de chauffage et de ventilation. Avant de louer, il doit s'assurer que tout est fonctionnel et aux normes, y compris en obtenant des certificats d'entretien (et ce même s'il incombait au locataire précédent de faire entretenir les appareils, de faire ramoner la cheminée, etc.). Il est aussi utile de demander les documents et factures aux professionnels qui interviennent et de les garder soigneusement, ce qui permettra éventuellement d'invoquer la responsabilité d'un installateur professionnel en cas de mauvais fonctionnement.
Si ces obligations ne sont pas respectées, le propriétaire peut être tenu responsable en cas d'accident.
Responsabilités du locataire
Le locataire, quant à lui, doit entretenir les équipements pendant la durée du bail. Il lui appartient de faire ramoner la cheminée, d’assurer l’entretien des installations, d'assurer la ventilation des appareils de chauffage et de signaler tout dysfonctionnement au propriétaire. Si le locataire néglige ces tâches ou utilise des appareils non conformes, sa responsabilité peut aussi être engagée.
En résumé, le propriétaire doit veiller à ce que le logement soit sécurisé avant la location, tandis que le locataire doit maintenir cette sécurité en cours d'occupation