Rendre confiance aux jeunes investisseurs

Le CRI n°491 - Février 2025
Rendre confiance aux jeunes investisseurs

Ahmed (PS) ne veut pas se mettre à table avec Cieltje (NVA), Georges-Louis (MR) a quitté la table des négociations, Sophie (MR) n’est pas d’accord, Maxime (Les Engagés) calme le jeu, David (MR) consulte, Conner (SpA) dépose 500 amendements, Vincent (CD&V) veut taxer les épaules les plus larges, Georges-Louis, encore lui, hurle contre les abus et Bart (NVA) est devenu le champion du Roi (des Belges).

Et nous dans tout ça ?

Après cinq années de politiques anti, anti et anti-propriétaires, on voit le commencement de la fin, du moins en Wallonie, car à Bruxelles, le brouillard des négociations qui fait du surplace comme la Tour Madou, est encore et toujours au même endroit.

En fait, il suffit de trouver 20 milliards d’économies pour ramener le déficit annuel des finances publiques de la Belgique à un niveau acceptable par les comptables de l’Union Européenne.

Et comme la Belgique est le 2ième pays le plus taxé de l’OCDE, avec des bonnes poires comme nous, et que nous sommes les Rois du compromis, on coupera la poire en deux, les 20 milliards en deviendront 10, car, c’est un air connu, la croissance règlera la différence.

Encore faut-il travailler pour que la croissance soit au rendez-vous, mais le futur gouvernement veillera à cette croissance, en rendant le travail plus attractif par une réduction des charges qui pèsent sur les travailleurs.

Bien, tous sont d’accord pour baisser la fiscalité sur le travail, mais cela coince sur la compensation : va-t-on vers un « tax shift » qui vise à augmenter la fiscalité ailleurs que sur le travail ou vers un « spending shift » qui vise à réduire les dépenses ?

Telle est l’adéquation comptable du négociateur du Roi. Il doit composer avec les présidents de parti qui sont les porte-paroles de leurs électeurs dont certains sont assis sur leurs privilèges et n’entendent rien lâcher.

Cependant, il existe une troisième voie, celle qui fait rêver.

Nous, au SNPC, attendons du futur gouvernement un projet de vie pour la Belgique, avec des projets nouveaux qui offrent un avenir meilleur pour nos enfants.

Un projet qui rapproche plutôt que divise. Un projet où la confiance l’emporte sur la méfiance.

Enfin, en un mot comme en cent, un nouveau pacte social où les motivés et les démotivés marchent ensemble avec le regard tourné dans la même direction.

C’est le contraire de la lutte des classes qui oppose et qui divise.

Ce clivage de gauche est décourageant et ne motive pas à s’investir dans l’avenir ; une récente étude de la KBC révèle que 32 % des bailleurs bruxellois veulent vendre plutôt que relouer.

Pour éviter cela, il faut avoir le courage de chiffrer et d’objectiver les choses.

C’est ce que souhaite le SNPC.

Il arrive encore qu’un journaliste inexpérimenté écrive ou déclare fallacieusement que les propriétaires-bailleurs ont la vie facile et qu’ils ne sont pas taxés. Nous voulons leur répondre sur base de faits vécus par les bailleurs et avec des chiffres objectifs.

Le dernier rapport de l’Union Européenne classe la Belgique en 7ième position de la taxation des revenus immobiliers sur les 27 pays européens et en 2ième position de la taxation des successions avec des taux de taxation qui peuvent atteindre 80 %.

On ne peut pas dire que le patrimoine immobilier échappe à l’impôt, c’est faux ! Il participe déjà lourdement aux finances publiques, et cela à tous les niveaux de pouvoir : l’Etat, les Régions et les Communes.

Mais il y a pire, surtout à Bruxelles qui est le premier marché des locations résidentielles du pays avec plus de 350.000 logements donnés en location par le secteur privé.

Cette région vient de connaître une inflation de normes administratives qui découragent l’investissement dans l’immobilier locatif.

Il y a tout d’abord des lois qui encouragent le refus de payer le loyer à son bailleur comme la mise en place d’une grille des loyers, le moratoire hivernal, l’allongement des délais en justice et le moratoire en cas de plainte à la DIRL.

Il y a ensuite l’alourdissement des procédures avec en prime une obligation fort tatillonne d’enregistrer les baux à la Région de Bruxelles-Capitale.

Il y a enfin, les normes PEB des logements qui sont anormalement sévères à Bruxelles et qui vont conduire à un désastre social.

Comparées à la Flandre et à la Wallonie, les normes de performance énergétique du bâtiment (PEB) à Bruxelles sont insoutenables, ce d’autant plus que ces normes ne correspondent pas à la réalité des consommations d’énergie.

Ces trois éléments conjugués ont entrainé une perte de confiance des investisseurs à Bruxelles.

Cela se ressent sur les prix des loyers qui augmentent par la contraction de l’offre.

Bruxelles manque de jeunes bailleurs qui sont prêts à se lancer dans l’aventure de la location résidentielle ; il est urgent de parler avec nous si Bruxelles veut rester une ville attrayante.

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