Comment bien se préparer pour un certificat PEB ?

Le CRI n°491 - Février 2025
Comment bien se préparer pour un certificat PEB ?

La notion de certificat de performance énergétique tant à la vente qu’à la location est … enfin « entré dans les mœurs ». Les lecteurs assidus du magazine LE CRI se rappellent que depuis plus d’une décennie, plusieurs articles lui sont régulièrement consacrés. Nous n’y revenons pas.

Vu son impact notamment sur l’indexation des loyers, il est très important, lors d’un nouveau PEB à demander, de bien se préparer et par voie de conséquence, préparer son immeuble de sorte que ce précieux sésame soit le plus positif possible.

Quels sont les critères qui servent à déterminer le certificat PEB ?

a. L’isolation des surfaces en contact avec l’extérieur

Celle-ci concernera :

  • l’isolation du toit (même si votre appartement est sous le toit)

  • l’isolation des murs et des châssis

  • l’isolation du sol (de la cave si l’appartement est au rez de chaussée)

b. La performance de la ventilation

Pour rappel, la ventilation se présente sous la forme :

  • une ventilation double flux avec récupération de chaleur qui permet effectivement d’aérer en perdant le moins de chaleur possible ;

  • une ventilation simple flux qui a moins d’effet, sauf à Bruxelles où depuis 2017 cette ventilation apporte beaucoup au niveau PEB.

La question de la ventilation pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un prochain article.

c. Le mode de chauffage du logement et de l’eau chaude sanitaire

Pour rappel, une chaudière à condensation consomme moins qu’une chaudière ancienne atmosphérique, de sorte qu’un changement de chaudière après 15 années pourrait s’avérer bénéfique.

Quant aux pompes à chaleur, dès lors que les émetteurs sont conçus pour travailler à basse température (chauffage par le sol, convecteurs), elles permettent aussi de baisser la consommation.

Contrairement aux autres modes de chauffage, les radiateurs électriques continuent à être fortement pénalisés. En effet, ils n’arrivent qu’à un rendement d’environ 40% (puisqu’il faut aussi du gaz pour produire de l’électricité), les 60% restant constituant de l’énergie perdue dans le processus.

d. La production d’énergie solaire

Il faut en effet rester attentif au fait qu’une installation photovoltaïque pour l’immeuble ou l’appartement diminue également la consommation d’énergie.

Quelles sont des preuves valables à produire ?

  1. Des factures pour autant qu’elles comprennent les éléments nécessaires (surfaces isolées, type d’isolant, épaisseur, etc.). A défaut, des factures accompagnées de devis détaillés des travaux et comprenant normalement les informations requises pourraient faire l’affaire.

  2. Des documents concernant des primes peuvent aussi servir de preuve.

  3. Des photos datées et précises qui auraient été réalisées pendant travaux et qui montreraient l’isolant et son épaisseur. Vous pourriez alors faire appel à votre architecte ou à votre entrepreneur qui prennent parfois ce type de photos et qui vous permettraient de réunir ce type de preuves.

  4. Eventuellement le PEB précédent ou celui d’un voisin qui possède un appartement dans le même immeuble et qui lui, a bien rassemblé des preuves similaires.

Le plus simple et logique reste évidemment de conserver vos factures d’achat des matériaux et/ou des travaux et de vous assurer qu’elles sont bien détaillées. Typiquement, si vous faites des demandes de primes, toutes les données nécessaires sont déjà sur les factures.

En pratique

Si vous disposez d’un plan de l’appartement, il vaut mieux le fournir mais ce n’est pas indispensable car le certificateur relèvera aussi des mesures.

D’autre part, pour le jour de la visite pour un immeuble à appartement :

  • A Bruxelles, vous devrez vous assurer que le certificateur aura bien accès à la chaufferie,

  • En Wallonie, vous devrez (idéalement) fournir le numéro du rapport partiel qui établit la performance des installations collectives.

Finalement, lorsque vous recevrez le rapport, il sera opportun de le relire.

Cette relecture consisterait notamment à comparer les encodages réalisés par le certificateur avec les preuves que vous aurez fournies en fonction des mètres carrés isolés et du coefficient lambda ou de la résistance thermique (R). C’est ainsi que des erreurs d’encodage/d’interprétation pourraient être détectées (par exemple, le mur arrière mitoyen est isolé mais le certificateur ne l’avait pas vu et ne l’a pas encodé comme isolé).

Concernant la Région bruxelloise uniquement, ne soyez pas étonné si 10 ans après, votre PEB est beaucoup moins bon. En effet, les règles ont été changées en 2017 (à tort ou à raison, ce n’est pas l’objet de l’article) pour favoriser entre autres la ventilation simple et double flux et le renouvelable.

Donc, votre certificat peut être passé de C à E si vous n’avez rien changé depuis 10 ans à votre appartement. Il faudra en tout cas l’accepter en attendant une refonte vers des certificats comparables entre régions/pays comme la commission européenne le demande.

En Région wallonne, le logiciel a été amélioré pour être plus précis (par exemple en fonction du type de cave, ventilée ou non). Vous n’aurez dès lors pas ce type de surprise, à moins que le certificateur précédent ou actuel ait commis des erreurs.

En résumé

  1. Gardez précieusement les factures détaillées des travaux et fournissez-les au certificateur au moment de sa venue, ou à tout le moins, essayez de fournir les autres preuves admissibles telles que photos précises, documents de prime, certificat (récent) d’un appartement similaire de l’immeuble,

  2. Prévoyez un accès à la chaufferie (à Bruxelles), une copie ou référence du PEB partiel installations collectives,

  3. Vérifiez les données encodées.

C’est en suivant ces recommandations que vous pourrez espérer obtenir la PEB souhaitée !

Cet article n'est valide qu'à la date où il a été publié.
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